Histoire des militants associatifs et syndicaux de l’éducation

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Himase - Infos n°2

Décembre 2006

dimanche 10 décembre 2006

Un tel travail doit être tout à fait différent, pour les enseignants seulement, de ce que fut le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
Il n’y eut en effet aucun critère fixé et les notices résultèrent du bon vouloir des correspondants départementaux qui n’avaient reçu aucune instruction précise.
Les critères de sélection Il paraît indispensable de retenir tous les membres des conseils d’administration des syndicats nationaux (instances aux noms variables) et pas seulement des bureaux ou des seuls secrétaires. Il faut en effet éviter de ne retenir pour les syndicats de l’ancienne Fédération de l’éducation nationale que les militants d’une seule tendance puisque l’homogénéité des exécutifs devient la règle à la fin des années 1940. Il faudra y ajouter les principaux intervenants dans les congrès, les conseils nationaux et dans la presse, y compris la partie pédagogique.
Il faut retenir dans un premier travail l’ensemble des exécutifs départementaux, bureaux et non pas CA (pour le Sni, pour les sections départementales Fen) et académiques (pour quelques syndicats nationaux).
Cette sélection doit être effectuée uniquement à partir de la presse syndicale nationale, académique ou départementale.
Les syndicats à recenser relèvent de la Fen, de la CFTC, de la CFDT (ici le travail biographique a déjà été accompli), de la CGT, de la CGT-FO, du Snalc, du Syndicat national des collèges.
Nous retenons l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale (depuis les enseignants jusqu’aux agents de lycée).
Il faudra se fixer des limites chronologiques, en principe 1940-1968. Toutefois se posera la question de l’activité pendant la guerre, avant la guerre et après 1968 qu’il faudra intégrer dans les notices.
Les listes en notre possession en 2006
Des relevés ont été effectués par Laurent Frajerman pour la Fen, par Alain Dalançon pour le Snes, par Julien Veyret pour le Snet, par René Crozet pour la MGEN, par Robert Hirsch pour les instituteurs de la Seine, par Jacques Girault pour le Var, par Loïc Le Bars pour les militants du courant de pensée des Amis de L’École émancipée. Mais comment faire pour les autres syndicats, notamment pour le Sni ? Jacques Girault a entrepris un dépouillement de L’École libératrice. Pour les autres syndicats, il y aurait eu la ressource des étudiants de maîtrise. Jusqu’à maintenant, seuls les militants des personnels de direction ont été traités par Émilie Willemin à Paris 13.
Mais pour les associations de spécialistes, les mouvements pédagogiques, les œuvres sociales, les associations d’anciens élèves des écoles normales primaires et supérieures, rien de systématique n’a été entrepris, y compris sur leur fonctionnement, sauf pour Les Cahiers pédagogiques par une étudiante coréenne de Paris 13, repartie en Corée et par Yves Verneuil pour la Société des Agrégés. Il faudrait donc procéder à partir des bulletins des ces associations à des relevés d’activités et de responsabilités. S’ajoute l’initiative du centre Henri Aigueperse qui apporte des éléments sur une centaine de militants. Cet ensemble devra tenir compte des notices déjà établies et publiées dans le Maitron avant 1939 (version papier et version Cdrom).

Les notices

Il faut dans un premier temps relever : nom, prénom, la profession et son évolution, lieux d’exercice, lieux de résidence, spécialité, responsabilités dans l’organisation avec dates, interventions dans les instances régulières avec un bref résumé, appartenance à un courant de pensée, interventions dans la presse nationale. Ne pas oublier de recenser l’ensemble des renseignements parus dans les rubriques nécrologiques de la presse syndicale.
Si l’on n’a pas tous les éléments de l’état civil ou de la situation de famille, il ne faudra pas dans un premier temps s’en alarmer. De telles indications résultent parfois de recherches complémentaires.
Les enseignants ne militent pas dans les seuls syndicats ou mouvements éducatifs. Ils sont massivement présents parmi les cadres des partis politiques. Pour le moment, la recension la plus complète a été faite par Jacques Girault sur les membres enseignants des fédérations du Parti communiste. Pour les socialistes, Gilles Morin apporte les résultats de ses recherches.
Nous attendons beaucoup des correspondants départementaux du dictionnaire et des militants retraités qui, passionnés d’histoire, proposent des notices, souvent incomplètes, mais combien utiles. Déjà plusieurs biographies sont rédigées en commun. Ces correspondants et ces militants en effet proches du terrain peuvent bénéficier des ressources locales (archives départementales et communales, dossiers des Inspections académiques, archives ou presse des organisations, contacts avec les survivants, leurs familles ou leurs proches). Les mairies sont aussi de bonnes sources d’information (état civil, activités dans les communes, actions locales diverses). Pour les enseignants du second degré, les établissements les plus anciens peuvent aussi fournir d’utiles renseignements. Sur le plan national, pour les établissements de second degré, les universités, les inspections, les dossiers administratifs de la série F17 peuvent aussi apporter des indications utiles sur la carrière et le comportement. Ces dossiers consultables après dérogation apportent beaucoup pour les personnels ayant pris leurs retraites avant la fin des années 1960. Pour les autres, les dérogations peuvent ne pas être accordées.
Les informations aux origines variées pourraient nous amener à l’établissement de notices complètes sur les origines, la carrière, les responsabilités, l’implication dans d’autres mouvements. Nous pouvons aussi aller plus loin dans l’exploitation du milieu politique, du rapport à la religion, de l’implication sociale, pédagogique.
A partir de ces données rassemblées, peuvent être envisagées des rédactions qui permettraient des perspectives thématiques, typologiques, des itinéraires militants, des ruptures de militance, des permanences régionales.
Ainsi, il pourrait y avoir un corpus d’environ 10 000 militants responsables établi définitivement en 2007 qui servira pour le dictionnaire envisagé par l’Himase dans le cadre des dictionnaires professionnels du Maitron.
Toutes ces notices ne figureront pas dans l’édition papier du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social, mais devraient figurer au moins dans une version temporaire dans les CD complémentaires.
Le Dictionnaire envisagé par l’Himase pourrait réunir les versions définitives des notices.

Jacques Girault, président de l’Himase

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